Durant le règne de Louis XIV, la défense du royaume fut organisée le long des côtes et des frontières. Un réseau de places fortes fut ainsi mis en place de manière à contrôler les voies de pénétration dans le pays, obligeant les armées ennemies à pratiquer une guerre de siège pour faire tomber ces villes fortifiées avant de poursuivre leur avancée dans le territoire.
Cette époque fut aussi celle du perfectionnement de la fortification bastionnée. Le tracé des fortifications, composé de remparts encadrés de bastions, fut complété par la construction d’ouvrages avancés (tenailles, demi-lunes, contregardes, ouvrages à cornes, etc.) multipliant les lignes de feux et les obstacles face à l’assaillant. La durée des sièges en fut accrue et la technique d’attaque des places dut être perfectionnée et rationalisée.
Pour offrir au roi une vision globale des défenses du royaume, son ministre de la Guerre, Louvois, commanda la réalisation de plans-reliefs des sites fortifiés.
Ces maquettes furent conçues comme des instruments de travail à usage stratégique. Contrairement à la cartographie classique, elles offraient une vision complète et immédiate des lieux, permettant d’appréhender les défauts et faiblesses des fortifications, de programmer les améliorations à y apporter et de préparer les opérations de siège.
Attaque d’une ville fortifiée
Pour expliquer les techniques de la guerre de siège, six maquettes ont été élaborées à partir du Traité de l’attaque des places écrit par Vauban et publié pour la première fois en 1706. Elles résument les principales étapes de l’attaque d’une ville fortifiée, depuis son encerclement jusqu’à l’assaut final.