Aunis

carte des plans reliefs du musée

Les travaux menés par Vauban et ses ingénieurs le long du littoral atlantique se sont inscrits dans une politique défensive des côtes du royaume mise en place dès 1661. A cette date, Colbert, contrôleur général des Finances de Louis XIV, fut nommé directeur des affaires de la Marine. Face aux grandes puissances maritimes d’Angleterre et de Hollande, Colbert entendait doter la France d’une marine de guerre compétitive, entretenue et armée dans de grands arsenaux et ports militaires répartis le long du littoral. Les défenses côtières furent dès lors établies afin d’assurer la protection de ces nouveaux pôles militaires, mais aussi celle des principaux ports de commerce de la côte. Chaque site fut entouré d’une enceinte urbaine, nécessaire à la prévention de toute attaque terrestre, et doté d’un réseau de défenses maritimes avancées, îles et îlots fortifiés destinés à protéger l’accès aux ports. Ces défenses devaient être complétées par l’action de la Marine Royale.

Saint-Martin-de-Ré © Paris, Musée des Plans-reliefs
Saint-Martin-de-Ré
© Paris, Musée des Plans-reliefs
Le château d’Oléron © Paris, Musée des Plans-reliefs
Le château d’Oléron
© Paris, Musée des Plans-reliefs

En Aunis, Colbert fit fonder en 1666, au fond de l’estuaire de la Charente le port militaire de Rochefort, à mi-distance entre la Bretagne et la frontière espagnole. Pour assurer sa protection, le nouveau port bénéficiait du réseau défensif élaboré sous Richelieu pour la défense du port de Brouage : essentiellement établis dans les îles, ces sites fortifiés contrôlaient les passages maritimes obligatoires des Pertuis Breton, de Maumusson et d’Antioche. Ils furent renforcés sous Louis XIV et leur position complétée par la construction de nouveaux forts.

Le fort de la Prée © Paris, Musée des Plans-reliefs
Le fort de la Prée © Paris, Musée des Plans-reliefs

Les maquettes des fortications d’Aunis présentent les principaux sites de ce réseau défensif, établis dans les îles de Ré, d’Oléron et d’Aix. Exécutés entre 1700 et 1705, à l’exception de celui du fort de la Rade de l’île d’Aix, les plans-reliefs rendaient compte, immédiatement après l’exécution des derniers travaux de fortification réalisés par Vauban entre 1680 et 1705, de l’état de défense de cette frontière maritime au moment du déclenchement de la guerre de Succession d’Espagne (1701-1713). Le plan-relief du fort de la Rade témoigne de la continuité de cette politique défensive tout au long des XVIIIe et XIXe siècles.